![]() | Par Jules Le 24 April 2019 | ![]() |
Cet article a été publié il a plus d'un an, il n'est peut-être plus d'actualité.
Nous voici à la troisième partie de cette série. Si vous avez lu les deux premières (et je vous le recommande fortement), vous devez être au point sur les concepts et les utilisations des IA et de l'informatique quantique.
Aucun doute que la santé et la médecine sont du pain béni pour l'intelligence artificielle. Comme je l'écrivais rapidement dans la partie 1, elle est déjà présente dans ce domaine, puisque l'IA, à ce jour, est aussi voire plus efficace qu'un médecin pour détecter des pathologies dans l'imagerie médicale.
Alphabet (Google), via sa filiale Verily, est déjà largement présent dans le domaine. Parmi les projets en cours, un demi-milliard de dollars a été alloué à un logiciel capable de détecter une cause courante de cécité, la rétinopathie diabétique. Ce logiciel est déjà utilisé en Inde. Des robots chirurgiens sont également à l'étude, capables d'apprendre en regardant le déroulement d'opérations réelles.
L'IA a également un rôle à jouer dans la prévention et la détection des pathologies sous forme continue. On peut imaginer dans un futur plus ou moins proche un capteur apposé sur la peau, type tatouage électronique, qui analyse la sueur (laquelle apporte beaucoup d'informations sur les constantes physiologiques) et envoie tout dans un cloud où une IA analyse les données reçues. Au moindre problème, on vous notifie, plus éventuellement votre médecin pour une prise en charge rapide.
Dans le même registre, l'IA pourrait vous faire un check-up à l'arrivée aux urgences, réputées très encombrées et relativement mal organisées. Un rapport est émis et évite d'une part, d'accaparer de la ressource humaine pour des tâches de diagnostic et, d'autre part, de classer les dossiers par criticité et par compétences requises.
Les possibilités dans la santé sont très étendues, et pour citer le docteur Xavier Comtesse à ce sujet :
Le pire serait de se contenter de ce que l’on a !
Vous connaissez Terminator ?
Au-delà de la blague, prendre en compte ce genre de scénario n'est pas si stupide, il faut imaginer le pire pour arriver au meilleur. Le scénario catastrophe, selon Nate Soares, directeur du Machine Intelligence Research Institute, ressemble plutôt à Fantasia qu'à Terminator. En effet, le risque viendrait plus vraisemblablement de directives incomplètes, contradictoires, trop vagues ou carrément fausses de la part d'humains, plutôt que d'une décision subite de l'IA de nous exterminer.
J'aimerais encore aborder deux points quant aux risques des IA, le premier étant l'éthique. De manière générale, la science, et l'avancée technologique plus particulièrement, soulève souvent des questions d'éthique, et à juste titre quand on voit que des IA commencent à rendre la justice, en Estonie, par exemple. Des questions se posent, parmi lesquelles, les suivantes :
- Comment et quelles données sont utilisées pour entrainer les IA ? (Cf. Microsoft Tay, l'IA devenue raciste et sexiste)
- Faisons-nous un bon usage de l'IA ?
- Dans quelles situations devrions-nous prioriser le choix de l'IA devant celui de l'humain, et inversement ?
Des manifestes ont déjà été produits pour répondre au moins en partie à ces questions. Pour ne pas alourdir l'article avec trop de détails, je vous laisse consulter l'article de theconversation.com dispo dans les sources traitant du plan établit par l'Australie à ce sujet.
Le dernier point est naturellement l'emploi. Dans un contexte où l'automatisation a déjà créé du chômage en remplaçant une partie des travaux manuels et répétitifs, on est en droit de se demander si l'expansion de l'IA ne risque pas d'aggraver ce phénomène en touchant encore plus de métiers. La réponse, selon moi, reste mitigée et, fidèle à Lavoisier, on pourrait dire qu'il s'agit d'une mutation, d'une transformation, plutôt que d'une disparition pure et simple, étant donné que des métiers disparaissent, mais que d'autres apparaissent (ingénieur & chercheur IA, data scientists, etc.).
L'impact de l'IA sur l'emploi fera certainement l'objet d'un article plus détaillé dans un futur proche, stay tuned.
J'avais déjà parlé de chiffrement à travers l'algorithme RSA dans la partie 2 et j'avais promis de développer le sujet. Chose dite, chose faite.
Rappelez-vous, l'algorithme RSA permet de chiffrer les données en informatique et sa complexité évolue en 2n, n étant le nombre bits utilisés pour coder la clé. Si tout cela vous paraît flou, je vous renvoie à la partie 2, section Informatique quantique et chiffrement.
J'y avais expliqué que la puissance de l'ordinateur quantique augmentait (théoriquement) en 2n également (avec n le nombre de q-bits, cette fois). Si ajouter un bit à une clé de chiffrement double le temps de calcul en informatique classique, ce n'est pas le cas en informatique quantique puisqu'on rajoute simplement le temps de calcul d'un bit, indépendamment du nombre total de bits.
La conséquence de cela est que l'informatique quantique menace de rendre 99% des systèmes de sécurité informatique obsolètes, rien que ça. Pour éviter cela, il faudrait concevoir de nouveaux systèmes de sécurité 1) ne se basant pas sur le temps de calcul ou 2) difficiles à calculer en binaire ET en quantique. Cependant, les systèmes actuels sont extrêmement répandus, tout changer représente une masse de travail gigantesque. A noter que la blockchain n'est pas épargnée non plus par ces avancées quantiques.
D'ailleurs, des programmes ont été lancés, notamment par la NSA qui a deux projets en cours, sobrement nommés "Penetrating Hard Targets" et "Owning the net" (respectivement "percer les cibles difficiles" et "posséder internet"), d'après les révélations d'Edward Snowden. Je vous laisse le soin d'imaginer leur objectif.
On y vient ! Bien que le titre soit "IA vs info quantique", les deux ne sont pas incompatibles, loin de là. Et ce n'est pas la division Q d'IBM (suis-je le seul à y trouver une consonance très "James Bond" ?) qui viendra dire le contraire.
Ladite division Q, dont le domaine d'étude est l'informatique quantique, justement, planche actuellement sur le sujet, malgré la puissance nécessaire pour avoir des résultats probants. En effet, ils estiment qu'il serait intéressant de faire du Machine Learning, voire du Deep Learning sur un ordinateur quantique à partir de 100 à 500 q-bits, alors qu'on peine actuellement à dépasser la suprématie quantique estimée à 50 q-bits.
Bien que le défi technologique reste conséquent, le bond en avant sur les temps d'apprentissage pourrait indéniablement être colossal.
Voilà qui conclut notre mini série sur l'intelligence artificielle et l'informatique quantique, deux phénomènes très actuels et qui risquent bien de transformer la société telle qu'on la connaît à ce jour. N'hésitez pas à envahir l'espace commentaire juste en-dessous et à partager ces articles.
Sources :
https://blogs.letemps.ch/xavier-comtesse/2018/03/03/intelligence-etendue/
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