![]() | Par Jules Le 23 June 2019 | ![]() |
Cet article a été publié il a plus d'un an, il n'est peut-être plus d'actualité.
Alors que Libra, la nouvelle cryptomonnaie de Facebook n'est annoncée que pour 2020, de gros acteurs commencent à partager leurs doutes. Mais pourquoi donc ?
Libra est une cryptomonnaie, c'est-à-dire une devise virtuelle, qui n'existe pas sous forme physique comme les billets ou pièces d'Euro par exemple. Les cryptomonnaies sont sécurisées par la blockchain et de manière générale pas indépendantes des états ou des banques centrales.
Contrairement à la majorité des cryptomonnaies, Libra sera centralisée, du moins au début, donc sous fort contrôle de Facebook, à l'origine de la monnaie. Toutefois, Libra ne sera pas sous le contrôle exclusif de Facebook mais plutôt d'un consortium composé des partenaires impliqués dans le projet, notamment Visa, Mastercard ou Iliad (Free).
Le lancement officiel de Libra aura lieu au cours de l'année prochaine.
Contrairement aux autres cryptomonnaies, Libra est centralisée, comme dit précédemment. Cela signifie que là où chaque utilisateur mine pour gagner quelques pouillièmes de Bitcoins, Libra sera émis par la Libra Association, tout comme la BCE et les banques jouent ce rôle pour l'Euro.
Libra est aussi beaucoup plus stable que Bitcoin et Ethereum, par exemple, car elle n'est pas soumise à la même spéculation. En effet, Libra, une fois des réserves constituées, sera indexé par rapport au Dollar, au Yen, à l'Euro et à la Livre Sterling. Concrètement, la Libra dépendra du cours de ces quatre monnaies, donc aucune chance de voir des bulles spéculatives comme celle du Bitcoin fin 2017.
Sur le plan environnemental, Libra est également bien plus performante. D'un côté, l'algorithme est beaucoup plus performant (on parle de 1000 transactions par seconde au mieux contre 15 pour Ethereum et 7 pour Bitcoin). De l'autre côté, le minage est effectué par du matériel performant et optimisé pour, là où chacun fait avec ce qu'il a pour les cryptomonnaies décentralisées.
Tout d'abord, Libra est créé par Facebook et en partie sous son contrôle. Or Facebook n'est pas réputé pour son respect de la vie privée, on peut donc imaginer que l'entreprise pourrait savoir tout ce que chaque personne utilisant Libra vend / achète. Elle pourrait ensuite utiliser ces données ou les revendre, même si ce risque est en partie écarté du fait que Libra soit sous le contrôle de la Libra Association.
Ce qui inquiète beaucoup plus les banques centrales et les états, c'est la perte de contrôle. Chris Hughes, co-fondateur de Facebook, exprime d'ailleurs ses craintes dans le Financial Times quant au transfert de pouvoir des banques centrales aux entreprises privées. De son côté, Bruno Le Maire, ministre de l'économie a peur que Libra devienne une monnaie souveraine :
"Que Facebook créé un instrument de transaction, pourquoi pas. En revanche, que ça devienne une monnaie souveraine, il ne peut pas en être question.
Ça ne peut pas et ça ne doit pas devenir une monnaie souveraine, avec tous les attributs d’une monnaie, c’est-à-dire la capacité à émettre un titre souverain."
Mais la menace pèse aussi et surtout sur les pays émergeants comme une bonne partie de l'Afrique ou de l'Amérique du Sud, qui pourraient vouloir se dégager d'une forte inflation et de leur monnaie en adoptant Libra à la place. Tous ces pays seraient donc hypothétiquement complètement sous la coupe de Facebook et de la Libra Association.
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