![]() | Par Jules Le 27 February 2019 | ![]() |
Cet article a été publié il a plus d'un an, il n'est peut-être plus d'actualité.
Rappelez-vous, le 26 Novembre 2018, un scientifique chinois affirmait avoir fait naitre deux bébés, Lulu et Nana, génétiquement modifiés pour devenir résistants au VIH. En effet, He Jiankui expliquait dans une vidéo Youtube avoir employé la méthode Crispr-Cas9 afin de modifier un gène qui empêche le VIH de rentrer dans les cellules.
Selon le neurobiologiste de l'Université de Californie Alcino J. Silva dans le MIT Technology Review, la modification du gène CCR5 (qui rend résistant au VIH) impacterait également les capacités mémorielles et cognitives. De ce fait, les deux bébés auraient une meilleure mémoire, ce qui faciliterait leur réussite scolaire et la récupération des facultés en cas d'AVC.
La réaction de la communauté scientifique mondiale a globalement été la même que lors de la première révélation, ces expériences sont jugées dangereuses et hautement non-éthiques. Cependant, ce n'est pas un sujet évident au premier coup d'œil.
Loin de défendre le bienfondé de cette expérience, on se doit tout de même de noter qu'éradiquer le SIDA dans le monde ne semble pas si dangereux ou non-éthique que ça, et paraît même plutôt pas mal. Cependant, c'est plus précisément le fait de modifier le génome humain qui est jugé non-éthique en raison de possibles dégénérescences en faveur de l'eugénisme.
Pour rappel, l'eugénisme est l'ensemble des méthodes qui visent à améliorer l'être humain. Sur le papier, vouloir être meilleur est une bonne chose. Cependant, et d'après la nature intrinsèque de l'être humain, des mouvements tels que l'eugénisme peuvent rapidement voir se développer leurs pendants obscurs. A titre d'exemple, la stérilisation des "êtres inférieurs" et la favorisation de celle des aryens sous l'Allemagne nazie n'est rien de plus qu'une idée eugénique, mais adaptée à des principes de base raciaux.
Selon certains scientifiques, la méthode Crispr-Cas9 est suffisamment avancée pour éliminer la dangerosité dans l'équation, laissant seulement le côté éthique.
Bien évidemment, les religions considèrent ces pratiques comme étant contre-nature, étant donné que le concept d'humain apparaît dès la fécondation de l'ovule selon ces dogmes. C'est également pourquoi elles refusent l'avortement.
D'autre part, la loi française induit un certain paradoxe. En effet, depuis 2015, les animaux sont juridiquement reconnus comme des êtres sensibles, or de nombreuses manipulations génétiques ont été effectuées sur des animaux, et continuent encore de nos jours. Alors pourquoi pas l'humain ? Contrairement à la France, certains pays le permettent déjà à des fins de recherches (Royaume-Uni, USA, Chine, Japon, Suède).
De nos jours, la PMA/GPA se développe, l'espérance de vie augmente et l'humain sera bientôt résistant aux maladies, mais avons-nous bien les moyens de nous rendre quasi immortels sur une planète qui peine déjà à contenir les 7 milliards de bras cassés que nous sommes ?
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