![]() | Par Jules Le 28 July 2020 | ![]() |
Parmi les accès à internet, le câble coaxial est peut-être le plus méconnu de tous, il est temps d'y remédier !
Le câble est en réalité utilisé depuis longtemps puisqu'il il apparaît déjà au milieu du 19ème siècle où on le retrouve dans un câble transatlantique, rien que ça. Il sera ensuite théorisé par Olivier Heaviside en 1880, mais parlons d'abord du câble lui-même.
Le câble coaxial est un poil plus complexe que le câble de base avec une tige de métal et un peu de plastique autour. En effet, il se compose d'une âme centrale, c'est-à-dire un fil en métal conducteur, d'un diélectrique - un isolant électrique - et d'un blindage - et accessoirement d'une gaine en plastique pour protéger le câble, quand même.
Sa structure en fait un câble relativement complexe, plutôt difficile à plier et un peu plus cher que des câbles classiques. C'est également ce qui explique que la qualité d'un câble coaxial est définie par tout une floppées de caractéristiques tant mécaniques qu'électriques, telles que la nature du diélectrique (téflon, polypropylène, etc.) ou encore son impédance caractéristique (généralement 50 ou 75 ohms).
Cependant, le câble a aussi un gros avantage : l'utilisation d'un blindage en fait une cage de Faraday et permet à l'âme d'être protégée des perturbations électromagnétiques extérieures, et d'éviter d'en produire pour les appareils environnants. Les performances du câble coaxial sont bonnes et surtout facilement prédictibles.
L'histoire du réseau câblé en France est intrinsèquement liée à Numéricable, pionnier du genre, mais le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle est complexe. Elle commence en 1982 sous le président Mitterrand avec le plan câble. Celui-ci vise le raccordement d'un million de foyers au câble pour la télévision en l'espace de 5 ans.
Pour vous la faire courte, plusieurs câblo-opérateurs émergent (UPC, Noos, France Telecom Cable) et finissent par se faire racheter par Numéricable jusqu'en 2006. A ce moment, Numéricable dispose d'un cœur de réseau fibré et de terminaisons câblées, c'est ce qu'on appelle un réseau HFC.
HF quoi ?
HFC signifie Hybrid Fiber Coaxial. Ce terme désigne les réseaux utilisant à la fois de la fibre mais aussi du câble coaxial pour les terminaisons.
Et avant de vous parler de la suite, je tiens juste à introduire entre trois termes techniques : FTTLa, FTTB et FTTH. FTT signifie "Fiber To The" et la ou les dernières lettres désignent l'endroit où s'arrête la fibre optique. Naturellement, plus elle s'arrête proche de la box, mieux c'est. La signifie "Last amplifier", c'est-à-dire que la fibre s'arrête au nœud optique. La FTTB - B pour Building - est sensiblement la même chose que la FTTLa, simplement le boîtier se trouve à l'intérieur de la propriété, généralement le hall ou la cave de l'immeuble. Enfin, le H signifie "Home" et, dans ce cas, la box est directement raccordée à une fibre optique, mais ça, on en parlera dans le prochain article.
Source : mon petit forfait
Il existe également un débat pour savoir si les FTTLa et FTTB font partie des réseaux HFC ou si ce sont des évolutions de HFC, en réalité il s'agit plus d'une question de terminologie qu'autre chose.
Peu à peu, Numéricable a fait évoluer son réseau HFC vers du FTTLa ou FTTB avec des débits de l'ordre de la centaine de Mbps. D'ailleurs l'opérateur était tellement en avance dans le domaine qu'il a été adjoint par l'ARCEP de partager ses terminaisons avec les autres opérateurs tels que Bouygues et Orange.
Enfin, le FTTB / FTTLa a été source de débats sur l'appellation d'origine contrôlée "Fibre". En effet, il y a de la fibre, mais la terminaison se fait tout de même en câble coaxial et les débits sont bons, mais pas aussi bons qu'en FTTH. SFR, qui a fusionné avec Numéricable au sein du groupe Altice en 2014, a donc longtemps été accusé de faire de la "fausse fibre" et les offres FTTLa doivent désormais mentionner que la fibre n'est pas présente sur la terminaison suite à une plainte d'Orange en 2016.
En termes de performances, la FTTLa reste tout à fait convaincante avec, selon les offres, des débits de 100 Mbps à 1 Gbps en download et 20 à 100 Mbps en upload.
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