![]() | Par Jules Le 07 April 2019 | ![]() |
Cet article a été publié il a plus d'un an, il n'est peut-être plus d'actualité.
En cette journée mondiale de la santé, et alors que la 5G n'est pour le moment qu'en phase d'expérimentation en France, une question se pose toutefois : la 5G, nouveau standard de communication mobile, est-elle dangereuse pour la santé, et, si oui, à quelle échelle ?
Tout d'abord, la 5G dispose de trois bandes de fréquences en France, autour de 1,4GHz, de 3,5GHz et de 26GHz. C'est surtout cette dernière bande qui soulève certaines inquiétudes au niveau de la santé, car elle n'était que très peu utilisée jusque-là et les ondes sur cette bande sont dites "millimétriques".
La présence d'ondes millimétriques implique une portée plus faible et une faible pénétration à travers les obstacles (bâtiments, végétation, relief, etc.) donc 1) plus d'antennes pour couvrir une même zone ou 2) plus de puissance à l'émission pour que les ondes aillent plus loin.
Si l'on en croit l'auteur américain Arthur Firstenberg, la 5G pourrait être à l'origine d'une catastrophe sanitaire d'ampleur mondiale dès son lancement. Par ailleurs, de nombreux commentaires sur les réseaux sociaux affirment que des groupes d'oiseaux meurent aux environs des zones de test de la 5G.
Des oiseaux sont effectivement morts dans une zone d'expérimentation de la 5G à l'automne dernier (et certainement à d'autres endroits), mais rien ne permet de relier cet événement à la présence d'une couverture 5G.
Arthur Firstenberg, connu pour sa lutte contre les ondes, avait déjà affirmé qu'une catastrophe similaire était en train de se produire lors des premiers lancements de satellites pour les réseaux mobiles dans les années 90. Il avait notamment clamé que la mortalité aux Etats-Unis avait augmenté de 5 à 10% à cette occasion, cela étant évidemment faux, la mortalité ayant tout au plus stagné dans les années 90. L'impact des ondes électromagnétiques telles que celles utilisées pour les réseaux mobiles sur la santé reste d'ailleurs sujet à débat, l'OMS et l'ANSES se veulent rassurantes sur les possibles effets de ces ondes sur l'organisme.
Du côté de la puissance des ondes émises et du nombre d'antennes, l'alarmisme est encore une fois exagéré. La puissance émise en 5G est, comme pour les précédents standards de communication, réglementée.
Quant à ceux qui prônent l'intégrité du paysage, les antennes 5G pourront être beaucoup plus petites que les antennes 3G/4G. Elles sont composées d'un maillage de petites antennes (quelques millimètres de long) permettant le beamforming (on en reparle juste après) et le massive-mimo. Afin d'établir une bonne couverture en ville, de nombreuses antennes seront, certes, nécessaires, mais des micro-antennes pourront être intégrées à des éléments existants, comme des kiosques, des lampadaires, ou, comme ci-dessous, des abribus (l'antenne étant le cylindre en haut à gauche).
Le « beamforming », parlons-en. Il s'agit d'une technologie qui consiste à former un faisceau d'onde dirigé vers le terminal destinataire.
Grâce à cette technologie, seuls les endroits où il y a des terminaux sont couverts en 5G, et le faisceau s'arrête au moment où le terminal n'a plus besoin de la connexion. Ainsi une personne peut être présente dans une zone de couverture 5G sans pour autant recevoir des ondes, ce qui n'était pas le cas avec la 4G.
Avant de se quitter, rappelons une chose sur la 5G, car on voit encore trop souvent :
Oui mais la 5G, ça sert à rien, la 4G suffit pour 99% des utilisateurs.
Tais-toi Kévin, nom de Dieu ! La 5G permet des débits plus élevés, dans sa version « grand public », mais également des latences très faibles, qui ne sont pas atteignables en 5G. Par ailleurs, le réseau LTE (4G) commence à saturer, notamment à cause des Box 4G. La vocation principale de la 5G n'est PAS d'augmenter les débits pour les utilisateurs lambdas, mais de permettre l'arrivée de milliards d'objets connectés, notamment dans le cadre de l'industrie 4.0, où la latence est critique. Par ailleurs, la 5G permet de faire du très bas débit (avec une très faible consommation), à la manière de Sigfox et LoRa, ce que la 4G est incapable de faire.
En bref, là où la 4G avait pour but de faire exploser les débits pour les smartphones, la 5G se pose en technologie complémentaire et relève le défi de l'hyper connectivité tout en proposant un compromis qualité / efficacité fréquentielle / énergie en nette progression. Elle pourrait cependant s'avérer dangereuse, mais c'est également le cas des autres normes, et c'est pour cela qu'elles sont strictement réglementées.
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