![]() | Par Jules Le 02 June 2020 | ![]() |
L'application StopCovid a déjà fait couler beaucoup d'encre, et elle est malheureusement sujette à beaucoup de fake news.
Depuis quelques jours et son vote à l'assemblée puis au sénat, tout le monde parle de l'application StopCovid, même ceux qui, visiblement, devraient s'abstenir. En effet, des sénateurs et députés de tous bords politiques ont relayé des fake news sur les réseaux sociaux, et il est temps d'y mettre fin.
StopCovid est l'application du gouvernement français développée par l'équipe Privatics de l'INRIA - Institut National de Recherche en Informatique et en Automatique - afin de savoir si vous avez été en contact avec une personne atteinte du COVID-19. L'application se sert notamment du bluetooth pour reconnaître les smartphones environnants et savoir si l'un d'entre eux appartient à une personne contaminée.
L'appli sera disponible d'ici quelques jours tout au plus pour smartphones Android et iPhone.
Non, non et archi non. Le code source de l'application est disponible et ouvert à tous, l'examiner montre clairement que l'application StopCovid ne cherche jamais à accéder au GPS, elle utilise simplement le bluetooth et la caméra pour scanner les QR codes.
Cependant, toutes les applications ne reposent pas sur ce fonctionnement, l'application du gouvernement britannique utilise la géolocalisation, par exemple.
Autre fake news propagée notamment par le sénateur Alain Houpert (LR), StopCovid serait installé de force dans les dernières mises-à-jour d'Android et iOS. Et bien évidemment, c'est faux.
Incroyable, ils osent tout ! https://t.co/UlD9WD8H4S
— Alain Houpert (@alainhoupert) May 31, 2020
StopCovid disponible sur l'App Store et le Google Play Store dès aujourd'hui. La fonctionnalité ajoutée lors des mises-à-jour d'Android et iOS est une API - une sorte d'utilitaire - développée par Google et Apple afin d'interfacer certaines applications dans le style de StopCovid. C'est notamment le cas de SwissCovid, l'application suisse, sortie la semaine dernière.
Il ne s'agit donc pas d'une application installée de force par le gouvernement, ni même de StopCovid, il n'y a aucun lien entre les deux. D'ailleurs, désactiver les notifications relatives au COVID-19 n'impacte en rien le fonctionnement de StopCovid puisque celle-ci ne les utilise pas.
Cette fois, c'est le député La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon qui propage une énième fake news dans un discours truffé d'inexactitudes technologiques. En conclusion de son discours, M. Mélenchon lance :
Alors moi, je ne prendrai pas l'application StopCovid. [...] Je dis à tous ceux qui m'ont dans leur annuaire : retirez mon nom immédiatement de leurs agendas, de leurs contacts s'ils prennent pour eux l'application ! [source]
Or, c'est encore faux. L'application StopCovid n'a pas accès aux contacts présents sur le smartphone, ça se vérifie très facilement dans le code source et même au moment d'accepter les permissions : accéder aux contacts n'en fait pas partie.
Sur Europe 1, Valérie Pécresse (Soyons Libres) déclare :
Par exemple, si vous croisez quelqu’un dans une voiture à touche-touche, à un feu rouge, elle peut dire que vous avez contaminé la personne alors qu’elle est en voiture.
Mais de toute évidence, Mme Pécresse ignore également le fonctionnement de StopCovid puisque l'application alerte du contact avec une personne atteinte du COVID-19 si celle-ci s'est retrouvée à moins d'un mètre de distance pendant au moins 15 minutes au cours d'une journée. Autant vous dire qu'il y a peu de chance de vous restiez 15 minutes à moins d'un mètre de la voiture d'à côté au feu rouge, ceux-ci étant limités à 2 minutes.
En outre, l'application StopCovid n'est probablement pas parfaite, mais elle est là, réalisée avec les moyens qui sont les nôtres en ces temps de crises et d'urgence. Si elle utilise un modèle centralisé au détriment de ce qu'Apple et Google souhaitent fournir, ce n'est pas pour autant une application de "flicage" comme on peut souvent le lire, de nombreux procédés sont mis en place pour éviter cette dérive.
On peut notamment citer le changement très régulier de l'identifiant du smartphone et le chiffrement des données, bien évidemment. La CNIL a d'ailleurs donné son feu vert pour StopCovid, constatant que ses recommandations pour le développement de l'application ont été prises en compte.
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