![]() | Par Jules Le 04 August 2020 | ![]() |
Si la 5G offre de formidables possibilités, notamment pour l'IoT, certains s'inquiètent aussi de la multiplication des antennes relais.
Peut-être avez-vous vu l'affiche d'Extinction Rébellion - qui a depuis été supprimée à cause de certaines fake news présentes dessus - affirmant que la 5G allait nécessiter une antenne relais toutes les 10 à 12 maisons. Nous allons voir pourquoi ce n'est qu'en partie vrai, et pourquoi c'est en réalité une bonne chose quand c'est vrai.
La 5G a une portée faible, quelques centaines de mètres tout au plus.
Ce n'est pas tout à fait vrai. Vous n'êtes pas sans savoir que les télécommunications reposent sur la transmission d'ondes électromagnétiques, lesquelles ont une certaine portée en fonction de la puissance à laquelle elles ont émises, de l'environnement, mais aussi de leur fréquence. Or, comme pour la 4G, la 5G peut fonctionner sur différentes fréquences.
On retrouve notamment la bande autour de 700 MHz déjà utilisée en 4G, mais aussi la bande à 3500 MHz ainsi que des bandes dites "millimétriques", autour de 26 GHz - soit 26 000 MHz. Or plus la fréquence augmente, plus la portée diminue, ce qui explique que la 4G à 700 MHz porte beaucoup plus loin que la 4G à 2600 MHz, même si ses performances sont moindre à cause de la bande passante réduite.
Portée maximum des bandes 4G et 5G (estimation)
Autrement dit, oui, la 5G sur les bandes millimétriques a une portée très faible, de l'ordre de quelques centaines de mètres. Cependant, ce n'est pas la seule bande utilisée, et c'est même une bande de fréquence relativement mineure en France, elle n'arrivera que dans plusieurs années et ne sera déployée que dans les zones très denses comme les stades ou les hypercentres.
Du reste, la 5G sur la bande des 700 MHz a finalement une portée comparable à celle de la 4G sur cette même bande, soit de l'ordre de 8 à 15 kilomètres dans les cas favorables. De son côté, la bande à 3,5 GHz a une portée plus faible, on estime qu'il faut environ 3 fois plus d'antennes qu'en 4G pour couvrir la même zone sur cette bande.
Avec la 5G, il y aura une antenne toutes les quelques maisons.
Cette affirmation découle directement de la précédente. Là où la 5G utilise la bande millimétrique, la portée est faible donc il faut beaucoup d'antennes. Cependant, les zones équipées avec les bandes à plus faible fréquence sont beaucoup moins sujettes à la multiplication des antennes. Lorsque l'on parle de la bande autour des 700 MHz, il n'y a même pas besoin d'installer de nouveaux sites d'émission car la portée est la même qu'en 4G. La mise en place de small cells - petites cellules - est cependant souhaitable est commence à se démocratiser, comme vous le verrez dans la dernière partie.
En clair, la 5G dans les zones rurales ne nécessite pas forcément une multiplication des antennes, ce phénomène devrait se retrouver à faible échelle dans les zones habitées - couvertes en 5G 3,5 GHz - et surtout dans des zones très denses comme les hypercentres, des zones qui représentent finalement peu de surface.
Comme il y a plus d'antennes, il y a plus d'ondes.
Pour le coup, c'est carrément faux. L'utilisation de plusieurs petites cellules à la place d'une macro cellule, contrintuitivement, réduit la puissance du champ électromagnétique environnant. D'une part, la cellule couvre un très petit rayon, donc elle n'a pas besoin d'émettre fort afin de couvrir sa zone, et, d'autre part, le mobile se trouve également proche de l'antenne, donc émet beaucoup moins fort également.
Dans les faits, les bénéfices des petites cellules ont déjà été étudiés, une étude belge montre notamment que l'utilisation de petites cellules GSM dans un train par rapport à une macro cellule réduit l'exposition aux ondes électromagnétiques d'un facteur 11 pour le corps et d'un facteur 35 au niveau du cerveau, et même d'un facteur 60 dans le meilleur des cas.
En somme, plus il y a d'antennes, moins on est exposé aux ondes.
Enfin, les petites cellules sont également beaucoup moins envahissantes, on est très loin des grosses antennes de 2 mètres de haut sur le toit des buildings. Il s'agit en réalité de petits boîtiers que l'on peut très facilement intégrer au mobilier urbain tel que les lampadaires ou les abribus, comme la solution Ubimetro développée par Ubicquia.
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